photo de la co-fondatrice
Ines MAHALLAWY, co-fondatrice de Fake Hair Don’t Care

Innovation

Fake Hair Don’t Care : la perruque solidaire

Fake Hair Don’t Care est une association visant à fabriquer des perruques artisanales à des prix accessibles pour toutes les personnes en ayant besoin. Ceci est rendu possible grâce aux dons de cheveux et au travail bénévole des perruquiers. Le projet est lauréat de l’Arc de l’innovation.

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Ines MAHALLAWY, co-fondatrice de Fake Hair Don’t Care, nous explique en détail. 

Pouvez- vous nous dire quelques mots sur votre parcours ? 

L’association Fake Hair Don’t Care a été créée en 2016 par 3 membres fondateurs : Cindy Malmejat, Magid Mahallawy et Ines Mahallawy afin de démocratiser et de rendre la perruque artisanale, considérée encore aujourd’hui comme un produit de luxe. Chacun de nous a connu de près ou de loin quelqu’un touché par le cancer. J’ai pour ma part, accompagné durant de nombreuses années, ma maman à l’hôpital pour son combat contre la maladie. Ne pouvant pas aider autrement qu’en étant un soutien quotidien j’ai commencé à réfléchir à une façon d’aider d’autres personnes afin d’améliorer leur quotidien.  
Après avoir échangé avec Cindy et mon Papa (Magid), nous en sommes venus à cette idée simple : le don de cheveux pour la fabrication de perruques. Aux Etats-Unis cela existait depuis quelques années déjà et cela fonctionnait très bien. Nous avons commencé à y penser très sérieusement, à mettre tout cela en place, et 5 ans après, en 2016, l’aventure commençait.  

Qu’est-ce que Fake Hair Don’t Care ? 

Fake Hair Don’t Care c’est tout d’abord une association à but non lucratif mais c’est aussi une grande et belle équipe de bénévoles. Finalement, c’est une chaine composée de plusieurs acteurs qui permet in fine de rendre le sourire à une personne atteinte de cancer.  
L’équipe est autant composée de bénévoles actifs dans l’association, que de coiffeurs partenaires, et de perruquiers bénévoles.  

Dans un premier temps, nous récoltons les dons de cheveux auprès des particuliers ou des coiffeurs. Ces dons sont ensuite triés par l’équipe de bénévoles. Puis, lorsqu’une demande de perruque est formulée par un bénéficiaire (femme, enfant ou homme atteint de cancer ou d’alopécie), un perruquier récupère les mèches nécessaires à la fabrication, puis conçoit la perruque de A à Z et aux mesures du bénéficiaires. Cette perruque est ensuite vendue au bénéficiaire à un prix solidaire, prenant en compte les revenus de ce dernier. Il faut noter que ce type de perruque est vendu aux alentours de 3000€ sur le marché, tandis qu’en passant par l’association le prix de vente est divisé par 3 (il faut compter entre 600 et 1000€ pour une perruque). 

Quels sont les enjeux et projets futurs pour Fake Hair Don’t Care ? 

Depuis le début du confinement, nous avons pu remarquer une très forte hausse des dons. Passant ainsi de 100 dons/jour a environ 250-300 dons/jour. Dans le même temps nous avons aussi pu constater une hausse des demandes de perruques. A court terme, nous aimerions pouvoir suffisamment de fonds pour salarier un perruquier. En effet, actuellement nos perruquiers sont tous bénévoles et ne sont pas rémunérés pour leur travail. Cependant, le métier de perruquier est un métier qui se perd et qui est durement touché par la crise. Contraignant ainsi de nombreux perruquiers à se reconvertir dans un autre domaine professionnel.  
En embauchant un perruquier et en le rémunérant à sa juste valeur nous pourrons ainsi raccourcir nos délais de confection de perruques et revaloriser ce métier.  
Aussi, nous avons pour ambition de développer notre activité afin d’aider le plus grand nombre de patients. Cela passera notamment par l’image de soi et le regard de l’autre pendant un cancer. L’idée étant d’accompagner les patients afin qu’ils se réapproprient leur image, mais aussi de sensibiliser la société aux conséquences du cancer.    

Et puis notre projet est lauréat de l’Arc de l’innovation. A ce titre, nous allons mener des actions pour renforcer notre impact local.