Emploi, Implantation

À Valenton, DM Compost valorise les déchets alimentaires

Début 2020, DM Compost a implanté une micro-plateforme d’un nouveau genre à Valenton.
Objectif : collecter et traiter les biodéchets (ou déchets alimentaires) en milieu urbain dense pour les valoriser.
Soutenu par le Syctom et porté avec la Ville de Valenton et Grand-Orly Seine Bièvre, ce projet est un modèle d’économie circulaire qui favorise aussi la pédagogie et l’insertion professionnelle.

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Les biodéchets constituent environ 30 % des ordures ménagères. Généralement incinérés ou enfouis, ils peuvent pourtant être rendus à la terre sous forme de compost. Cest lambition de lentreprise alfortvillaise DM Compost, créée en 2013 et membre du cluster Eau-Milieux-Sols, qui a implanté une micro-plateforme de collecte et de traitement des déchets alimentaires en 2020 à Valenton, avec le soutien de la Ville et du Grand-Orly Seine Bièvre.

« C’est un projet expérimental. Le déchet alimentaire est une ressource à valoriser. Nous cherchions donc à développer un procédé de compostage de proximité pour les moyens producteurs en milieu urbain dense. Notre proposition a été lauréate en 2019 d’un appel à projets du Syctom, qui nous accompagne pour une durée de 3 ans », décrit Jérôme Sandier, ingénieur, chargé de projet et Maître Composteur pour DM Compost.

Sur une micro-plateforme de 600 m², DM Compost a dû innover. Le compostage se fait notamment dans des caisses palettes empilées verticalement pour gagner en surface de terrain. Le procédé satisfait. Du compost de qualité, utilisable en agriculture biologique, est produit.

« Un cycle de 4 à 5 mois est nécessaire pour récolter le compost. Nous pouvons traiter 700 tonnes de biodéchets par an, ce qui correspond à peu près aux besoins d’une population de 15 000 à 20 000 personnes si tout le monde trie », précise Jérôme Sandier.

En amont, les biodéchets sont collectés localement par DM Compost : ils proviennent de services publics (établissements scolaires, etc.), professionnels (restaurateurs, marchés forains, etc.) et, bientôt, des habitants. Des « points dapport volontaire » seront ainsi progressivement disposés près des immeubles, à raison dun site pour 3 à 4 immeubles, puis en bordure de zones pavillonnaires. Les collectes, elles, sont effectuées quotidiennement par échange de poubelles nettoyées (aucun sac nest utilisé).

Si le projet comporte un versant pédagogique - encourager au tri et à une prise de conscience, il favorise également lemploi local.

« Nous avons reçu l’agrément SIAE (structure d'insertion par l'activité économique, ndlr) en décembre 2020 et avons déjà 2 contrats en insertion à Valenton. C’était fondamental pour nous d’aider au retour à l’emploi à travers ce projet, d’autant que c’est un métier d’avenir : nous créons un nouveau métier en fait », souligne Jérôme Sandier.

« Nous considérons qu’une telle plateforme doit avoir un rayonnement territorial de 5 à 10 km. Celle de Valenton touche donc aussi les villes limitrophes dans ce rayon. L’idée ensuite serait que chaque territoire à l’échelle de 20 000 à 30 000 habitants dispose de sa propre micro-plateforme, qui permettrait à la fois de créer de l’emploi, du lien, de faire de la pédagogie », ajoute Jérôme Sandier.

Désormais, DM Compost souhaite nouer des partenariats avec dautres collectivités pour implanter de nouvelles plateformes de proximité, notamment sur le Grand-Orly Seine Bièvre, ainsi quavec des élagueurs : les déchets végétaux sont en effet nécessaires au processus du compostage. A terme, le compost sera revendu depuis la plateforme valentonaise, dans le commerce, ou à des services concernés… Mais, dans limmédiat, une distribution gratuite de la première récolte de compost est prévue dès le printemps.